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14 novembre 2022

AR-CO accueille un nouveau président

Sur recommandation du président actuel Patrick Verschuere, le conseil d'administration d'AR-CO a décidé de nommer Thomas Serck comme nouveau président d'AR-CO.

Dans cette interview, nous nous entretenons avec l'ancien et l'actuel président des récents développements au sein d'AR-CO et nous nous penchons sur l'avenir de notre coopérative dans un secteur de la construction en pleine mutation.

Patrick, quel regard portez-vous sur les 10 dernières années en tant que président d'AR-CO ?

Patrick : Lorsque le conseil d'administration m'a élu président en 2012, j'étais déjà expert technique puis administrateur au sein d'AR-CO depuis plusieurs années. Nous vivions alors pleinement le passage du monde analogique au monde numérique. Dans ce contexte, ma première proposition au conseil d'administration a été la nomination d'un CEO issu du secteur des assurances, dans le but de restructurer les ressources existantes et de renforcer les compétences internes. Conformément à cette politique, les années suivantes ont été marquées par la professionnalisation du conseil d'administration. Elle s'est enrichie de nouveaux administrateurs extérieurs aux professions de l'architecture pour apporter plus de compétences en matière de contrôle et de stratégie commerciale. En même temps, nous avons voulu préserver les connaissances spécifiques des professions que nous exerçons et maintenir notre relation privilégiée avec leurs associations professionnelles. Un accent particulier a également été mis à l'époque sur le bilinguisme du Conseil et de ses travaux.

Comment AR-CO s'est-il développé au cours des 10 dernières années ?

Patrick : Avant tout, AR-CO est restée fidèle à son identité de coopérative et aux idéaux de ses architectes fondateurs. Notre entreprise veut placer l'assuré au centre et suivre tous les changements sociaux, comme l'adaptation aux nouvelles conditions du marché et aux nouvelles réglementations. Cela va de pair avec le développement des compétences de nos différents services. AR-CO s'appuie sur trois piliers : l'expertise, les conseils préventifs et un suivi étroit, avant et après les sinistres. On ne soulignera jamais assez notre ADN : notre solidarité avec les architectes et notre coopération avec les associations professionnelles. Je pense que le renforcement de cet ADN a été un succès et je tiens à en remercier les partenaires, le conseil d'administration et le CEO. Sans eux, cela n'aurait pas été possible.

Thomas : AR-CO veut exceller dans le service aux assurés et aux coopérateurs qui exigent que nous restions au courant des tendances du marché. Pour y parvenir, AR-CO a mis en place un programme qui investit dans des domaines clés de la profession sur plusieurs années. Ainsi, nous avons fait des efforts particuliers dans les domaines de la prévention, de l'informatique et des ressources humaines. D'autre part, nous avons augmenté les fonds propres pour couvrir les risques engendrés par la croissance de nos revenus.

Pouvez-vous nous parler un peu plus précisément de la force de la coopérative et de son importance pour toute profession de construction intellectuelle ?

Patrick : Certains oublient que AR-CO est la plus ancienne compagnie d'assurance professionnelle pour les architectes dans notre pays. Ainsi, notre statut de coopérative a la même stabilité que celui des autres compagnies d'assurance. En effet, depuis l'application des directives européennes transposées dans la législation de chaque Etat membre, toutes les compagnies d'assurance, grandes ou petites, sont contrôlées avec la même rigueur. Les compagnies d'assurance ne peuvent se distinguer les unes des autres que par leurs services, par leurs tarifs et par la qualité de leurs produits. AR-CO est un assureur de niche qui, contrairement à d'autres compagnies d'assurance à vocation plus large, peut être beaucoup plus compétent dans son domaine.

Thomas : La grande force d'AR-CO est d'être composée d'architectes et de techniciens au service d'autres architectes. Comme nulle autre, AR-CO a ce qu'il faut pour comprendre les préoccupations et les besoins de ses assurés. À partir de là, nous élaborons des produits d'assurance qui sont entièrement personnalisés pour eux.

Patrick : L'AR-CO se distingue également par le fait qu'elle ne suit pas aveuglément les règles de rentabilité que le capital pourrait lui imposer, mais privilégie la défense de la profession, de ses membres et de ses assurés. Cela s'ajoute aux critères de rentabilité nécessaires. Le statut de coopérative se distingue également des autres entreprises en offrant à ses membres des qualités particulières, telles qu'un haut degré de transparence et la possibilité de participer à la gestion. Au cours des mandats passés, nous avons également adapté nos statuts pour mieux protéger notre société et par conséquent les intérêts de nos membres dans le contexte de marchés de plus en plus agressifs. A l'avenir, il est important de bien communiquer sur nos valeurs (culturelles, sociales et financières), notre savoir-faire et notre professionnalisme aux architectes et à leurs associations. Cela signifie qu'en plus des exigences légales minimales en matière d'assurance, AR-CO proposera toujours des formules sur mesure et une protection complète pour couvrir à la fois les biens et les activités professionnelles.

À quoi ressemble l'avenir d'AR-CO ?

Thomas : Même un héritage solide n'est jamais totalement acquis et doit évoluer. Je crois fermement à ce modèle de coopération, surtout en période de crise des valeurs. AR-CO doit s'appuyer sur ce modèle économique pour aborder sereinement et solidairement les défis de demain. J'aime comparer cela au patrimoine historique, comme les cathédrales, il a fallu plusieurs générations pour les construire. Elle commençait souvent par une crypte ou une chapelle romane, surmontée d'une construction gothique et complétée par un intérieur Renaissance. Vous avez besoin du passé pour construire l'avenir. Ou pour reprendre les mots d'Antoine de Saint Exupéry, "Il ne s'agit pas de prédire l'avenir, mais de le rendre possible".

La principale mission de ma présidence est de faire en sorte que notre communauté d'actionnaires et d'assurés puisse exercer sa profession en toute sérénité. Notre savoir-faire technique et juridique jouera un rôle important à cet égard. Je vois AR-CO comme une petite coopérative à taille humaine qui joue néanmoins un rôle de premier plan dans une niche de marché spécifique.

Dans quelle mesure votre présidence sera-t-elle différente de celle de Patrick ?

Thomas : Je suis convaincu que mon approche sera conforme à celle de Patrick. Mais je vise bien sûr à optimiser, sans compromettre nos valeurs et notre position distinctive. Nous devons être attentifs aux différents développements dans le secteur de la construction et saisir toutes les occasions de réduire les procédures administratives qui prennent du temps. Le développement du numérique est sans doute encore balbutiant dans nos professions, mais l'AR-CO va continuer sur la voie de la digitalisation et développer les outils nécessaires à une bonne gestion administrative, technique et juridique.

La profession de prestataire de services dans le secteur de la construction connaîtra inévitablement de nombreux autres changements, dont nous voyons aujourd'hui les premiers mouvements. Par exemple, la Belgique connaît un nombre croissant de nouvelles techniques et les travailleurs sont de plus en plus souvent formés à l'étranger. En termes de techniques, on parle aujourd'hui de bâtiments à basse énergie, de bâtiments à énergie quasi nulle mais aussi de bâtiments à énergie positive qui sont de plus en plus le résultat de techniques complémentaires. Aujourd'hui, il n'est pas rare que 25 à 30 % du coût total d'un bâtiment soient consacrés aux techniques complémentaires. L'utilisation de matériaux circulaires implique donc que de nouveaux critères de qualité doivent être établis. Si, au cours des dernières décennies, l'accent a été mis sur la construction durable, à l'avenir, nous devrons veiller à ce qu'elle reste abordable. Cela conduit à des débats intéressants sur la démolition, la modernisation ou l'évaluation du CO2, par exemple, qui auront un impact majeur sur l'assurance construction à long terme.

A l'avenir, AR-CO continuera à prêter une oreille attentive aux assurés et aux entreprises d'architecture que nous rencontrons dans les associations au niveau régional, fédéral et européen. Permettez-moi de terminer cet entretien par une métaphore : parler à un assureur, c'est comme aller chez le médecin dans le cadre de la prévention.


Thomas SerckBiographie Thomas Serck

  • dirige un bureau d'architecture à Gand (www.thomasserck.be)
  • bilingue avec un don pour s'intégrer aux différentes cultures de notre pays avec une facilité innée
  • partisan de l'Europe, dirige la délégation FAB à l'Assemblée générale du CAE
  • était jusqu'à récemment secrétaire général de la FAB (Fédération des sociétés d'architectes de Belgique), la plus ancienne et la plus vénérable des fédérations d'architectes

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